Christophe Maigne Comments (2) Certains n’éveillent que la curiosité, d’autres suscitent l’intérêt. C’est le cas de Christophe Maigne. Cet artiste, développe un goût prononcé pour les oeuvres qui se signalent, non par leur originalité mais par la négation d’elles-mêmes. J’ai rencontré Christophe Maigne il y a deux ans lors d’une exposition de bobig à la galerie “Concept today”. Très vite intrigué par son attitude, nous avons abordé son travail. Il m’a affirmé calmement : “je n’ai rien à faire”. Le premier réflexe est de penser à l’imposture. En effet, rien n’est plus facile à notre époque de se déclarer artiste en psalmodiant un discours conceptuel creux dans des soirées branchées. Cela ne concerne pas Christophe Maigne qui demeure et demeurera un artiste à part, hors des circuits officiels ou officieux. Il n’a rien à faire et n’a aucun besoin de le justifier. Ayant en commun avec l’art conceptuel une tendance à la dématérialisation de l’œuvre, il n’est pas surprenant de voir les concepts postmodernistes dominer le travail de cet artiste. Pourtant, ses propositions ne se réclament jamais de l’art mais posent, au contraire, explicitement et essentiellement, le problème de leur appartenance à l’art. Il dit : ” Si quelqu’un dit que je suis un artiste qui ne fait rien alors je suis un artiste qui ne fait rien” Au final, Christophe Maigne fait réellement usage du langage dans un travail pratique. Cette attitude “de ne rien faire” est inerte, fonctionnel, dépourvu d’ambiguïté. Analyser, comprendre ce qui a amené cet artiste à ne rien faire , à rejeter l’ordre établi invite le spectateur à avoir un regard neuf sur les enjeux de l’art actuel. Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter l’artiste. ————————————- Ce qui ma paraît intéressant c’est justement la phrase de C.M. que tu cite. Un artiste qui dit « je ne fais rien » n’est pas intéressant, un qui dit « je ne fais rien mais à ma façon » est très intéressant, mais un artiste dont on dit « c’est un artiste qui ne fait rien » est un grand artiste. Et il est d’autant plus grand quand il sait ce qui est sû. Alexandre Gurita