L’art dit contemporain dans sa configuration actuelle a perdu sa raison d’être. Si certains l’ont pressenti depuis quelques années, ce sentiment est aujourd’hui de plus en plus partagé. En témoigne aujourd’hui l’ampleur de l’adhésion syndicale de la part d’un nombre croissant d’artistes. Il est donc temps d’envisager une restructuration de ce monde, voire un plan de reconversion. En 2002, nous qui sommes à la fois immergés et en retrait à des degrés différents dans le milieu de l’art, l’avions évoqué dans Culture +. « A terme, avons-nous écrit, l’État se doit de réfléchir à un véritable plan de reconversion des professionnels – et surtout des marchands – du monde de l’art contemporain… Il devient impératif que l’État anticipe ce grand plan de restructuration, susceptible à la fois d’atténuer l’impact humain du déclin d’une industrie tombée en désuétude et de favoriser l’émergence de nouvelles formes d’activité artistique. » Nous revenons sur cette proposition dans le cadre d’une Biennale, la BDP, et nous souhaiterions collaborer avec des économistes, des sociologues et des spécialistes du monde du Travail, collaboration qui donnera lieu à une préparation d’une étude. Cette étude pourra évoquer le rapport entre l’investissement financier et les bénéfices, mais là n’est pas la principale préoccupation. Nous souhaitons que cette étude puisse nous amener à imaginer un nouveau système économique plus en rapport avec le processus créateur qui s’ensuivra. Bien évidemment pour permettre une prise de conscience de l’enjeu d’une telle proposition, il serait naïf de ne pas reconnaître qu’aujourd’hui, paradoxalement, le plus fort des conservatismes se trouve chez les héritiers de l’avant-garde, détenteurs des clés de cette configuration obsolète. Jacques Serrano Stephen Wright Serrano & Wright Consulting